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Le Christ de Thérèse de Jésus : JJC 58

Livre numérique


Cet ouvrage sur Thérèse d’Avila (1515-1582), Thérèse de Jésus que Paul VI a déclarée Docteur de l’Église, sera suivi d’un second du même auteur et d’un cheminement semblable, consacré au Christ de Jean de la Croix.

La richesse première de cette étude tient aux très nombreuses citations de Thérèse, traduites de première main : véritable anthologie des écrits de la sainte sur le Christ, ces textes souvent longs constituent la matière essentielle du livre. Celui-ci nous éclaire aussi d’emblée sur la biographie de Thérèse et, en finale, nous propose nombre d’indications bibliographiques et thématiques qui permettront d’aller plus loin dans la réflexion.

Mais l’objet propre de cet ouvrage, c’est la contribution de l’œuvre spirituelle de Thérèse à la théologie, plus exactement à la théologie du Christ ou christologie. Un travail judicieux de repérage et d’organisation s’imposait, auquel l’auteur s’est livré avec succès. Il fallait être capable en effet d’écouter cet étonnant et déconcertant Docteur de l’Église, dont les écrits se présentent surtout comme des traces qui, suivies avec attention, laissent se lever une puissante parole.

M. De Goedt a pris pour référence, pour sa lecture christologique de l’œuvre spirituelle de Thérèse, la progression des Demeures telle que la présente le Château intérieur. Il y a beaucoup de justesse et de pertinence à prendre ainsi pour guide l’œuvre qui reflète le plus « lumineusement » la « grâce d’enseignement » de la sainte. Les Demeures apparaissent pour ce qu’elles sont : les étapes symboliques d’un cheminement qui va d’une première conversion, initiatrice d’une recherche spirituelle encore par trop volontariste, à une conversion seconde ouvrant la voie à la parole de Paul : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » (Galates 2,20)

Pour sainte Thérèse, toute la progression de la vie spirituelle ou mystique, en tant qu’elle s’origine et se traduit dans l’oraison, se construit par rapport au Christ lui-même ; et à la compréhension déjà christologique du chemin de l’âme vers Dieu correspond la vision précise du mystère du Christ. Ainsi, se gardant de la sensiblerie et s’arrachant aux étroitesses d’une théologie qui l’a pourtant marquée, la sainte d’Avila fait-elle une belle, harmonieuse et substantielle christologie. Voilà ce que nous montre précisément et clairement ce livre.

Une collection de référence en christologie sous la direction de Monseigneur Doré.