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La démence sera mon dernier slow

Livre numérique


À la fin de ce livre, Arnaud Modat meurt par balles sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg, sous le regard insolent de Christine Angot. Il est vrai que cela avait plutôt mal commencé... Au cours de la première nouvelle, en effet, cet habile narrateur est prié de restituer dans les plus brefs délais l'ouvrage Destins Yaourt (Édika, collection La Pléiade) à la médiathèque Olympes de Gouges. La trajectoire reliant ces événements dramatiques, bien qu'elle semble d'une limpidité d'eau en bouteille, se révélera pourtant périlleuse et haletante. Entre les deux, l'auteur (à peine grimé) n’ira pas visiter le château de Phalsbourg avec ses parents, offrira une flûte de Pan à son fils roux, négociera avec un téléprospecteur la conservation au congélateur de l’orteil de son épouse, sera touché en D4 (la colonne vertébrale, pas le porte-avions), tapera à suivre, vieillira sur un plongeoir de cinq mètres, enseignera le conditionnel à un enfant de trois ans et demi dont la mère est alcoolique, achètera un calendrier à un gothique, et vendra sa femme sur eBay.

Lui, l’enfant du rock, tirera sa révérence sur un ultime slow, la tête posée sur l'épaule confortable de la démence. Et il mourra donc par balles sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg, sous le regard insolent de Christine Angot.