Jérôme Mangin, jeune clerc de notaire sous attraction libertaire, vit une relation passionnée avec sa femme, Marguerite, jusqu’au jour où celle-ci lui avoue un adultère. Quelque chose alors se brise dans leur couple. Rongé par la jalousie, sa possession altérée, il cache tant bien que mal, pour conserver leur amour, une haine viscérale pour son rival. Mais lorsque Marguerite est déclarée séropositive, au paroxysme de sa douleur, Jérôme commet l’impardonnable, le crime suprême… Mais qui est le véritable coupable de ce malheur ? L’assassin ou l’assassiné ? Qu’en est-il de la théorie des baïonnettes intelligentes ? "La théorie des baïonnettes intelligentes", à la fois tragique et poétique, est un récit qui dérange. Car il met le doigt sur toute la complexité de la désignation d’un coupable. L’assassinat, au sommet de la pyramide du crime, constitue un acte réprouvé par toutes les sociétés et devant être puni par une souffrance au moins égale à celle infligée. Voilà, d’une manière générale ce que pose la morale et ce qu’ordonne la loi. Règle sacro-sainte de la vie en communauté, tous doivent s’y soumettre. Dans son roman, Jacques Erb analyse avec subtilité et originalité la violation de ce pacte originel par le passage à l’acte et s’interroge sur l’appréciation de la culpabilité ainsi que de l’expiation.