Désœuvrée et mélancolique, Nelly n’a pas grand-chose d’autre pour embellir ses journées que de se confier à son journal. Belle comme Jean Seberg, mais soumise aux regards et au jugement des autres, quand M. Malboeuf décide de la prendre pour maîtresse, elle se laisse faire, pour passer le temps sans doute. Elle qui a déjà perdu son amour-propre, elle n’a que faire des conventions et se laisse aller à ses rêves d’être aimée… Les destins désenchantés ont la force des drames qui les nouent. Dans celui de Nelly se jouent les rancœurs et les perfidies des microcosmes de village, où ceux qui détiennent le pouvoir peuvent détruire des vies. Avec un grand sens des sentiments et du tragique, « Lettres à Mathieu » est le récit d’une de ces descentes aux enfers. Car quand l’estime de soi à disparu, plus rien ne vous rattache à la vie.