Le meurtre du roi Duncan par Macbeth peut-il être encore évité ? Un père meurtri par la disparition de sa fille, délaissée par son époux Shiva, peut-il accéder au pardon ? Emporté par sa foi en l’humanité, Prométhée a-t-il bien pesé toutes les conséquences de son acte sacrilège ? Et Faust, intérieurement torturé, arrivera-t-il à l’apaisement ? Réunissant quatre pièces qui empruntent leurs arguments à des textes et mythes majeurs – car touchant à notre humaine condition –, « Théâtre du monde : métissage » retravaille les thèmes de la culpabilité, de la destinée, de la responsabilité, de l’oubli, de la liberté, pour délivrer des messages qui tranchent avec notre morale occidentale et invitent à l’adoption de nouvelles perspectives sur nos propres actions, illusions et conceptions. L’entreprise dramaturgique de Valérie Gilbert ne se situe pas dans la transposition orientalisante de certains récits phares, ni même dans la simple réitération d’une œuvre issue du patrimoine indien. Allant plus en profondeur, l’auteur réévalue, questionne, pousse dans leurs retranchements les enseignements que l’on a tirés de ces textes et se fait ainsi la créatrice d’un théâtre postmoderne éclairé par les philosophies de l’Asie.