Le commandant Louis Sedran court l’Indochine avec ses tirailleurs algériens. Il rencontre les fracas de la guerre qu’il raconte à Max Clos, Jules Roy, Lucien Bodard ou Bromberger. Il refait le monde loin de sa fille Marthe, dont il accapare pourtant l’imagination : tout se passe là-bas, à mille lieux de Paris où elle habite. Dès lors, son enfance prend sa source en haute-région dans le pays Méo, au grand-ouest d’Hanoï, à Tuan-Giao. « Je vous aime et vous adore dans cette eau fraîche de Laïchau », lui écrit son père.

Ce roman de l’absence confère aux êtres de chair qui entourent la jeune fille une existence âpre et pleine de dérision. En toile de fond défile ainsi la vie de Marthe, ses amours, ses attachements, ses ruptures, et son incapacité à se lier à un autre homme que son père, ce vagabond bourlingueur, un « intouchable » trop lointain.