La mélancolie du sol bémol mineur traite, de manière tragiquement légère, de l’errance sociale, sentimentale et identitaire du héros (et peut-être de l’auteur). Errance sociale car bien qu’appartenant à une classe aisée, Hans Werner (pas l’auteur) n’y trouve pas sa place et se sent SDF de sa propre existence. Errance sentimentale car ce grand romantique (c’est une sorte de Chopin qui ne saurait pas jouer de piano) attend depuis La femme de sa vie. Et le jour où il la rencontre enfin, elle n’est que leurre et affabulation. Errance identitaire enfin car notre pauvre héros (et peut-être l’auteur) qui rêve de devenir un autre, prendra conscience, après bien des péripéties, de l’immuabilité de sa situation.