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Pravasa

Livre numérique


Je suis l'apatride, le gitan des vers, qui se joue des mots comme des frontières, métèque de Manouchian, la cible des nationaux, des chasseurs de têtes, je n’ai de patrie que votre planète, j’ai choisi mon camp depuis plusieurs siècles, lorsque l’occident a perdu la tête. Frère des rebelles morts sans parler, face à vos paras dans les rues d’Alger, je n’aime la femme que lorsqu’elle est noire, ai-je trop aimé celle de Sédar ? « Femme nue, femme noire vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté », absous tous mes regards sur ta volupté… J’ai le cœur XIXe, l’esprit arabe, la chaleur noire, la verve napolitaine, Adhbâ au kamis, la monture kabardine jetée contre les vents, de Médine la sainte au rougeâtre Levant, le regard sur Al-Quds (Jérusalem – en arabe) et les larmes au Darfour, sur Paris un séant, en Provence mes ksour.