Qui était donc ce Ravaillac dont le nom demeure dans notre mémoire collective comme
celui du régicide ?
Quelles forces obscures l’ont conduit à perpétrer l’acte sacrilège ?
Enfant des guerres de Religion, François Ravaillac apparait comme un être solitaire,
tourmenté, malheureux. Rejeté par l’Eglise alors qu’il est obsédé par le désir de lui
consacrer sa vie en entrant dans les ordres, il éprouve la certitude que le Seigneur l’a
chargé d’une mission essentielle, celle d’éliminer le tyran hérétique, ce roi Bourbon
protecteur d’une religion réformée qui menace l’avenir du royaume et l’autorité du
pape.
Tout au long du chemin qui d’Angoulême à Paris le conduit vers l’acte fatal, chaque
rencontre, chaque évènement est perçu par lui comme autant de signes, de messages
qui le confirment dans ses certitudes.
Janine Garrisson, auteur de nombreux ouvrages d’histoire sur le XVIe et le XVIIème
siècle, a imaginé le cheminement mental de ce fou de Dieu convaincu que son crime
ne peut être finalement qu’absout par la sainteté de la cause qui l’inspire. A l’image
de tous les autres « inspirés » de tous les temps, de tous les fanatiques.